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Covid-19: Qu'entend-on par traitement urgent ou indispensable?

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La réponse à cette question est fondamental car elle déterminera l'arrêt ou la poursuite de votre activité et de manière générale, elle renforcera, pour ceux qui la maintiennent, la place du kinésithérapeute en tant qu'acteur important dans les soins de santé et dans les missions de santé publique. 

En France, le Conseil National de l'Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes met clairement en avant que l'intervention du kinésithérapeute, sous certaines conditions, permet d'éviter des hospitalisations qui paralyseraient un système déjà sous pression. Voir illustration ci-dessous

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Au Québec, l'Association Québécoise de Physiothérapie et l'Ordre des Physiothérapeutes du Québec ont également une position qui va dans ce sens:
 

1. Identifier les patients dont la condition est urgente.
 

Privilégier la prestation de services en téléréadaptation lorsque la condition du client (patient) le permet.
Maintenir le rendez-vous en présentiel seulement si le client ou le professionnel ne présente aucun risque de contamination et si le client ne peut bénéficier de services à distance

2. Évaluer l’urgence

 

Pour déterminer le caractère urgent de la condition des clients, les professionnels de la physiothérapie peuvent tenir compte des éléments suivants:
• la présence de signes et symptôme neurologiques;
• une histoire de trauma;
• des signes d’un TCC;
• une douleur ou une perte de fonction importante;
• les patients en situation post-opératoire;
• des atteintes cardiorespiratoires, pédiatriques ou périnéales nécessitant un suivi soutenu.

Triage de la clientèle
Le triage des clients doit être effectué par téléphone. Ce triage permet de déterminer:
• quels clients sont dans une situation urgente justifiant une consultation en présentiel;
• quels clients sont dans une situation urgente pouvant être prise en charge par téléréadaptation;
• quels clients présentent un risque de contamination

3. Identifier les patients dont la condition n’est pas urgente


• Reporter les rendez-vous prévus d’ici le 13 avril 2020
• Proposer des services en téléréadaptation lorsque la situation le permet
N’oubliez pas de documenter chacun des échanges ayant mené à vos décisions.

En milieu public
Les membres qui exercent dans le milieu public doivent suivre les lignes directrices en vigueur dans leur établissement.

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En Belgique:


Sauf erreur, aucunes indications de ce type n'a été délivrées, ni par les autorités, ni par les structures représentatives de la profession. Ceci à cause de deux facteurs: l'absence d'un Ordre de la kinésithérapie mais également d'une société scientifique francophone opérationnelle. Les kinésithérapeutes ont été livrés à eux-mêmes face à une décision à prendre lourde de conséquences pour certains patients mais également problématique pour les revenus.
Très rapidement, lors des premiers jours de la crise, j'écrivais sur les réseaux sociaux ceci : "Quand on parle de soins indispensables, on fait souvent référence à la kinésithérapie respiratoire (mucoviscidose, bronchite aigüe ou chronique avec encombrement, reconditionnement des BPCO, etc…) mais il y a de nombreuses autres situations. Sans être exhaustif: Les personnes étant en perte d’autonomie qui, sans stimulation, deviennent rapidement incapables d’aller seuls aux toilettes par exemple. Les personnes grabataires chez qui, sans mobilisation, développeraient rapidement des escarres et des ankyloses. Les personnes sédentaires avec risques cardiovasculaires élevés chez qui la mobilisation active diminue de manière significative le risque de thrombose. Il faut rajouter les personnes qu’on fait sortir de l’hôpital rapidement depuis quelques temps avec les nouvelles politiques de transfert vers la première ligne de soins (soins primaires). Avec le Covid-19, ce phénomène s’est accéléré pour libérer des lits." 

Pour déterminer, les cas indispensables, il faut être en mesure de décrire les conséquences de notre non-intervention sur un laps de temps de 3, 4, 6 semaines ». Vous les trouverez, sans trop de difficultés, dans la littératures en ligne. Si de nombreuses interventions chirurgicales ont été reportées à plusieurs semaines voir plusieurs mois, certains de nos patients sont en mesure d'attendre également. Ce qui n'est pas le cas chez d'autres car le risque de détérioration de leur état de santé deviendrait plus important avec pour conséquence, un risque d'hospitalisation plus élevé. 
Nous ne savons pas encore combien de temps durera cette mesure de recommandation de ne prendre en traitement que les cas indispensables. Ces quelques lignes pourront peut-être aider certains collègues à mieux consolider leur décision.
Bon courage à tous !

Saïd Mazid, Président de l'AKBru

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